Wolgang Weingart

Au centre de l’univers typographique Suisse

Wolfgang Weingart est un graphiste Allemand né en 1941. Son œuvre graphique est considérée comme une évolution significative du style typographique suisse. Mais d’abord, qu’est ce que la typographie ? 

À la base, elle peut être considérée comme l’art de l’imprimerie. La typographie, aujourd’hui plus communément appelée police de caractères en français donne une forme visible à une idée écrite. Elle a pour but principal de faciliter la lecture. La typographie est un aspect essentiel de la création graphique. Pour les personnes non sensibilisée à la typographie ou au design en général, il est facile de penser que la typographie ne joue qu’un rôle secondaire dans la composition d’un support de communication. Pourtant, elle suggère tout autant que les images, les formes, les couleurs. Il y a donc plusieurs aspects dans cette discipline : l’aspect technique, en rapport avec les techniques traditionnelles de l’imprimerie, et l’aspect, plus large, de la mise en forme des écrits qui englobe un angle plus esthétique.

Wolfgang Weingart, un grand nom de la typographie (difficile à retenir)

WW a étudié la création graphique à l’Académie Merz de Stuttgart, en Allemagne. Il y découvrit les techniques d’imprimerie, qu’il approfondit par un apprentissage de la typographie pendant 3 ans chez Ruwe. C’est là qu’il apprit la maîtrise de l’impression à chaud et rencontra le graphiste Karl August Hanke, qui devint son mentor. Il encouragea Weingart à poursuivre son rêve en intégrant l’Ecole de design de Bâle. Très vite déçu par un enseignement qu’il trouvait dogmatique et ennuyeux, il en vint à douter de la pertinence de son choix. Pour autant, les compétences de Weingart ne passèrent pas inaperçu, puisqu’il se vit proposer en 1968 de prendre en charge les cours de typographie. Il encourage alors ses étudiant à adopter une approche plus expérimentale qu’ils n’en avaient l’habitude. 

“J’essaie d’apprendre aux étudiants à considérer la typographie sous tous ses angles : le texte ne doit pas systématiquement être justifié à gauche ou composé au fer à droite, en deux corps distincts, selon une mise en page orthogonale imprimée soit en rouge, soit en noir. La typographie ne doit pas être sèche, rugueuse, ni rigide. Un texte peut très bien être centré, en drapeau, au fer à droite ou à gauche, et parfois même de manière aléatoire”.

Dans son travail, Weingart démontre sa maîtrise des règles typographiques et leur signification. Il essaye constamment de s’en affranchir et de créer un jeu avec les grilles de composition. Le graphiste mélange l’aptitude, l’apprentissage et l’efficacité visuelle. Weingart montre que la lisibilité d’une affiche n’est pas nécessaire à son efficacité mais que c’est bien souvent la grille de gabarit ou de composition de la page utilisée qui permet de s’en affranchir.

Weingart continua d’enseigner tout en poursuivant son activité professionnelle, appliquant ces principes à ses propres créations, sans que l’on puisse pour autant qualifier celle ci de chaotique ou aléatoires. Si elles contestent des conventions telles qu’un alignement strict sur une grille unique, elles ne se débarrassaient jamais complètement de tels principes. Cette approche ne faisaient pas l’unanimité à Bâle. 

“Quand je faisais des présentations, en 1972, il y avait toujours une partie du public qui détestait, une qui adorait, et l’autre qui partait avant la fin”. Parallèlement à ses expérimentations typographique, Weingart créé au milieu des années 70 une technique qui lui est propre: en manipulant directement les films, il compose par superpositions, en combinant impression sur film et procédé offset. “ J’aime organiser le chaos. Une grande partie de mon travail est un chaos organisé. ” Il pousse les limites de la lisibilité et de la répétition de motifs, sur la base de ses propres expériences. Il a également acquis les compétences de la photolithographie, développer de nouveaux concepts, de masquage et de superposition de films, parfois même en utilisant une caméra pour fausser, agrandir ou flouter des éléments dans ses travaux. Ses propres étudiants – Dan Friedman, April Greiman – ayant acquis une certaines renommée, les idées de Weingart ce sont peu à peu répandues, au point de faire de lui un enseignant et un conférencier très demandé. 

En 2000, il a publié une monumentale monographie de 52 pages en dix chapitre, My Way To Typography, chez Lars Müller, compilant ses propres écrits et créations, expliquant sa démarche.

La Suisse, la thune, le chocolat… et la typographie

Helvetic, Univers, Jean Widmer, Petter Knap… Tant de noms célèbres dans le monde du
graphisme… leur point commun ? Ils sont suisses.
La suisse est depuis la moitié du XXème siècle un haut lieu du graphisme et particulièrement de la
typographie. Dans les années 60, la Suisse était le centre d’innovation principal de la typographie.

En 1957, commence l’âge d’or de la typographie suisse avec la création de la Helvetica et de la Univers par Max Miedinger et Adrian Frutiger (à qui l’on doit le célèbre graphisme du métro parisien). Ces polices d’écritures à la foi sobres et fonctionnelles s’inspirent directement du Bauhaus de Dessau. Ces polices nettes et lisibles ont rapidement attirer l’attention des graphistes du monde entier. 

Helvetica a été choisie par Nestlé, Lufthansa, le métro de New York, McDonald et d’innombrables autres marques. Considérée comme démodée dans les années 80/90, la Helvetica est aujourd’hui la police de référence en print comme en web. 

Dans les années 50, on voit arriver à tour de rôle Peter Knapp, Adrian Frutiger, Jean Widmer et Albert Hollenstein. Leurs champs d’activité sont le graphisme, la typographie, les caractères, mais aussi l’identité visuelle, l’édition, la presse, la direction artistique, la mode et la photographie. Les cultures graphiques suisse et française diffèrent foncièrement. La première est née de la modernité, la seconde se montre plus traditionaliste, voire opposée à l’avant-gardisme artistique dans la discipline typographique.

Le «style suisse» se définit par son aspect épuré, son souci du détail, sa précision, et même une certaine neutralité. Le tout allié à un parfait usage des blancs et de leur disposition, une lisibilité et une tension entre les formes et la grille modulaire qui apporte la fonctionnalité. Plébiscitée, cette tradition helvétique en matière de dessin typographique s’installe sur la scène internationale. 

Maxime Plescia-Buchi, directeur de Swiss Typeface, illustre assez bien la typographie suisse en donnant son point de vue lors d’une interview : « On ne peut considérer l’esthétique que comme subordonnée à la fonction; un mauvais type-setting va déranger la lecture comme des marches légèrement trop hautes dans un escalier. Il en va de même pour les caractères typographiques, il faut viser la fonctionnalité. Le graphisme sert à véhiculer l’information qui doit être fluide, lisible. On ne doit pas sentir l’effort.»

Les 8 grandes règles (à détourner) pour rentrer dans la secte de la typographie

Il existe quatre grands techniques de procédés de production de textes à connaître en tant que designer :

  • L’imprimerie traditionelle,
  • La dactylographie, technique d’écriture à la machine à écrire. 
  • L’écriture assistée par ordinateur
  • L’écriture manuscrite 

Il est communément admis qu’il existe 8 grandes règles typographiques à connaître (pour réussir sa vie de graphiste), les voici :

  • pas de lignes trop longues ou trop courtes
  • accentuer les capitales respecter les espaces
  • maîtriser les abréviations bannir certaines polices (ceux qui utilisent COMIC SANS MS on vous voit)
  • ne pas utiliser plus de deux typographies différentes
  • ne pas déformer les typographies ne pas aller sur Dafont (même si c’est gratuit)

Pour conclure, le choix d’une typographie est une étape incontournable pour tous vos supports de communication. La typographie permet de donner un rythme, un ton, de valoriser le contenu avec sa hiérarchie et d’en rendre la lecture plus facile, au travers les différentes règles typographiques nous avons essayé de vous démontrer qu’il est possible de transgresser ses règles afin de devenir le meilleur designer du monde.

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