L’amour à l’ère du numérique

Cet amour toujours, ce mythe du « ils finirent heureux jusqu’à la fin des temps » est-il encore possible aujourd’hui ? Dans ce monde qui prône l’indépendance, ce monde où la génération de nos parents est nommée « la génération parents divorcés ». Les happy ending des contes de fées peuvent-elles réellement encore exister et sont-elles nécessaires Qu’en est-il de l’amour à l’ère du numérique ?

Nous pouvons observer que le contexte historique et sociologique a une influence sur notre vision de l’amour et du couple. En effet en Grèce Antique nous n’avions pas la même vision qu’au 20ème siècle. L’époque dans laquelle nous évoluons est celle de la post-modernité. C’est une période de transition dans laquelle les codes évoluent, alors qu’en est-il de l’amour à l’ère du numérique ? L’apparition du numérique avec les réseaux sociaux et les applications de rencontres a participé à ce changement. Le système de communication se virtualise avec de nouveaux procédés comme le ghosting ou encore les émojis qui représentent nos émotions. De plus, la grande vague de divorces a un fort impact sur la vision de l’amour de la nouvelle génération. Nous avons également constaté que le patriarcat a toujours de l’impact sur notre vision de l’amour et du couple, mais aussi sur notre rapport au sexe opposé. En effet, nous avons intériorisé de nombreuses normes souvent inconscientes et nous continuons de les véhiculer à travers le marketing et la culture, mais aussi en raison de la pression sociale.

La place de la femme serait celle de la « faiseuse de soins », elle doit être douce, présente pour son compagnon et ses enfants et anticiper chacun de leurs besoins sans prendre trop de place. De son côté l’homme doit être fort et ramener l’argent à la maison pour subvenir aux besoins de sa famille. Cette relation dominant/dominée est encore forte dans la société. Cela pose évidemment de nombreux problèmes vis-à-vis de la condition des femmes, mais également au sein du couple. Malgré tout, on constate de grandes évolutions notamment avec le confinement qui a aidé les femmes à se détacher de 66 Abecassis Eliette, Op. cit., page 131 38 l’image qu’on attend d’elles, et également le mouvement #Metoo qui a dénoncé les violences sexuelles faites aux femmes. Tous ces schémas que nous avons intégrés jouent sur notre façon de construire nos relations, mais l’impact du numérique a une grande place également. La société dans laquelle nous vivons est une société de consommation, dirigée par le marketing. On vend même l’amour. Les applications de rencontres sont devenues la nouvelle façon de se rencontrer. L’amour est un produit que l’on consomme. On s’envoie un message, on se plaît, on se quitte, et on recommence en

boucle sur cette grande roue de l’amour digital. Nous allons de désillusion en désillusion. Il y a un besoin urgent de se reconnecter. Nous avons besoin de nous rencontrer, de sortir la tête de nos applications et de regarder autour de nous. L’amour tel qu’on nous l’a promis n’existe pas. L’amour est partout mais nous ne savons pas le voir. Il est essentiel que nous apprenions à aimer à nouveau en sortant de ces schémas préétablis.

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