Imagerie de la sorcière : entre mythe et réalité

Si nous devions citer une figure emblématique des histoires que l’on nous racontait quand nous étions enfants ce serait sans aucune hésitation la sorcière. Ce personnage a façonné notre enfance autant positivement que négativement. Elle est devenue actrice de nos plus grands cauchemars comme ce fut le cas de la méchante reine de Blanche-Neige et les sept nains ou encore de la sorcière d’Hansel et Gretel.

La plupart des mythes concernant le personnage de la sorcière viennent du malheureux épisode de la chasse aux sorcières et des légendaires sabbats créant paranoïa et aliénation auprès des populations et entrainant une misogynie grandissante. C’est pour cela qu’une majorité de femmes indépendantes, aux nombreuses connaissances ont été persécutées et accusées de sorcellerie pendant toute la Renaissance. Néanmoins, à partir du XVIIe siècle, la figure de la sorcière malveillante et détestée de tous a connu une métamorphose fulgurante devenant l’opposé absolu de tout ce dont elle était accusée jusqu’à présent. Elle devient alors une allégorie à part entière de la liberté féminine, s’imposant comme un symbole de la lutte féministe.

De plus l’imagerie de la sorcière découle directement des événements historiques, fabriquant le personnage stéréotypé que l’on connaît tous aujourd’hui. La sorcière est toujours représentée de trois façons différentes : une séductrice, une repoussante vieillarde ou une antimère. Elle incarne alors une figure négative et dangereuse, quelle que soit son apparence. De même, l’art participe fortement à véhiculer une image sombre de la sorcière. La fabrication d’un univers rempli de noirceur se crée progressivement, collant à la peau du personnage de la sorcière et prenant de plus en plus d’ampleur dans l’imagerie populaire. C’est alors que la littérature et notamment les contes pour enfants continuent dans la même lancée et finissent de ternir la sorcière faisant de cette dernière le principal ennemi des enfants. Mais la sorcière devient petit à petit une figure de fiction populaire qu’elle soit maléfique ou remplie de bienveillance. Elle incarne alors aussi bien une figure d’épouvante qu’un personnage « cool » à la bonté grandissante.

En dépit d’une évolution sans précédent, devenant un symbole fort de la lutte contre le sexisme, la figure de la méchante sorcière est malheureusement encore très présente dans les moeurs aujourd’hui. Nous pouvons le remarquer lorsque l’on demande à quelqu’un ce que représente la sorcière pour lui. Nous pouvons être quasiment certains que ce dernier nous répondra, qu’une sorcière est une vieille femme vêtue de noir accompagnée de son chat et concevant des potions dans son chaudron. Mais comment faire comprendre à la société que ce stéréotype qui colle à la peau de la sorcière est révolu ? Malgré sa métamorphose, la sorcière reste victime de considérables préjugés dégradant son image. Nous pouvons expliquer ce phénomène par le prétendu danger qu’elle a pu représenter pendant des siècles dans une société patriarcale grandissante. Ainsi nous pouvons nous demander : Comment casser les clichés associés à la sorcière notamment issue des événements historiques dont elle a été victime ? Et par quels moyens pouvons-nous faire redécouvrir ce personnage au grand public ?

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