L’influence du design sur les comportements

Les transports que vous empruntez, le verre dans lequel vous buvez votre jus d’orange, la marque de céréales que vous observez le matin en dégustant votre petit-déjeuner, le jingle de la SNCF que vous entendez avant chaque annonce, si je vous disais que chacun de ces éléments ont quelque chose en commun, sauriez-vous le trouver ? Avant de devenir des choses que nous côtoyons aujourd’hui quotidiennement, des designers ont d’abord commencé par les concevoir, les modifier, les améliorer jusqu’à ce que leur fonction, leur esthétique ou leur ergonomie soit devenu ce que nous connaissons aujourd’hui.
« Ce n’est pas seulement l’apparence et le style. Le design, c’est comment ça marche. » cette phrase très connue de Steve Jobs illustre plutôt bien la notion de design dans l’esprit commun : rattaché à l’esthétique. Le design et les designers ont donc une fonction : créer non pas pour le beau mais pour répondre à un besoin. Dans ce cas, le design peut-il modifier le schéma de pensée et d’action des utilisateurs ?

Design et comportements

Au cours des décennies précédentes, nous avons connu des changements qui ont eu quelques répercussions sur bien des aspects de notre vie (mode de consommation, mode de vie, etc.). Une de ces grandes révolutions, à la fois dans la technologie et dans le design d’objet, est l’arrivée du smartphone, notamment avec la marque Apple qui a réussi à le populariser. En effet, cet objet d’apparence si simple a pourtant totalement changé nos façons de communiquer, et même d’organiser nos vies. Son design a donc influencé nos comportements par sa simplicité d’utilisation, son esthétique et le confort qu’il nous apporte au quotidien (réveil, téléphone, message, calendrier, appareil photo, météo…). Même en regardant dans les plus petits détails, les couleurs et la signification que nous leur prêtons représente un levier qui pourrait agir sur nos comportements. Les designers disposeraient alors de moyens d’agir sur les comportements des utilisateurs via leur environnement, leur quotidien, leur perception, leurs croyances… et à condition de faire d’eux et leurs besoins une priorité. Ce qui est important de retenir c’est que le designer qui cherche à provoquer un comportement va travailler sur la relation entre l’objet du besoin et l’individu, en quoi ça peut lui être bénéfique.
La théorie du nudge a beaucoup fait parlé d’elle ces dernières années, devant un outil utilisés par les designers pour donner un « coup de pouce » dans les prises de décision des usagers.

Design et éthique

Lorsque nous apportons une réflexion sur le design et son impact sur les comportements, la question de l’éthique des designers se pose. En tant que concepteurs façonnant des produits, des services, des environnements, des systèmes qui peuvent influencer, voire changer la société, ne serait-ce pas du devoir des designers de prendre du recul sur l’impact que pourrait provoquer leurs travaux ? La théorie du Nudge offre de grands débats sur son caractère pouvant être perçu comme manipulateur et sur la liberté des choix des individus. Ses créateurs mettent alors en avant le principe de transparence, c’est-à-dire que nous devrions être en mesure de présenter une idée respectueuse des individus de façon explicite, utilisée pour l’intérêt général et elle devrait être facilement contournable. Comme pour beaucoup de choses, ce n’est pas à l’outil qu’il faut prêter attention mais à l’utilisation que nous en faisons.

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