LE GENRE DE L’ÊTRE HUMAIN EST-IL FORCÉMENT BINAIRE ?
Depuis des dizaines d’années, et encore aujourd’hui, en 2022, le monde occidental contemporain fonctionne principalement de façon binaire. La société considère qu’un être humain est soit un homme, soit une femme, car elle associe par défaut le sexe au genre – ces deux concepts sont intimement liés et il est possible qu’ils se mêlent parfois, néanmoins ils sont très différents l’un de l’autre. L’un est biologique, l’autre désigne l’identité sexuelle d’un individu ; il est le seul à pouvoir le caractériser. Cependant, les normes formelles et informelles changent et le spectre du genre tend à s’élargir ; plus précisément, les personnes transgenres, non-binaires ou genderfluid, osent s’affirmer et clament leur identité haut et fort, par le biais de la parole, de l’apparence, d’actions politiques et sociales… Cette évolution des mœurs fonctionne en parallèle à celle des supports médiatiques. En effet, depuis la naissance des premiers périodiques jusqu’à l’arrivée des réseaux sociaux, les médias véhiculent les valeurs et règles tacites acceptées en société.
Sexisme, féminisme, homosexualité, patriarcat, transphobie… Toutes ces notions qui gravitent autour du genre sont débattues, analysées et décortiquées dans les lignes des journaux, sur les ondes radios ou les plateaux télés. Il est primordial de comprendre quels rôles occupent ces vecteurs d’information : presse, radio, télévision et Internet. Quelle parole ont-ils ? Quelles sont les images utilisées ? Comment les médias, miroir de la société, participent-ils à la construction – et donc la déconstruction – de ces normes de genre en Occident ?
L’IMPACT DE LA PUBLICITÉ SUR LA PERCEPTION DES GENRES
Outre les programmes d’information et de divertissement, la publicité a une place particulière dans les médias. Elle fait vendre des produits ou des services, et use de techniques bien rodées auprès des consommateurs. Envahissant notre champ visuel et auditif, le marketing influence les chemins de pensées et le quotidien de tous. Il conditionne les clichés associés à chaque sexe et contribue à compartimenter les genres féminin et masculin (en occultant toutes les autres possibilités la plupart du temps). Par les images, mais aussi le discours emprunté, les médias encouragent le sexisme, la discrimination et une vision réduite des identités de genre existantes.
VERS UNE ÉVOLUTION PROMETTEUSE ?
Au XXIème siècle, les supports se diversifient et les nouvelles générations souhaitent faire bouger les choses et sortir du schéma patriarcal. Podcasts, vidéos Youtube, nouveaux médias militants et engagés, créateurs et créatrices de contenus sur les réseaux sociaux… Les initiatives issues de collectifs ou d’individus fleurissent sur Internet. La parole se libère car elle est démultipliée par la gratuité et l’accessibilité d’Internet. Les livres, dessins animés, films et séries pour enfants et adolescents s’adaptent également. Tous ces canaux alternatifs équilibrent l’incapacité des médias grand public (télévision, radio et presse) à déconstruire les modèles féminins et masculins.
A la suite de ce mémoire, j’ai imaginé le projet BUMP, à l’initiative du service public, car ce dernier a un rôle à jouer dans l’éducation et la démocratisation d’une parole ouverte et libre. L’objectif est aussi transgénérationnel ; comment déconstruire les populations plus âgées et transmettre aux plus jeunes ?