Censure et tabou

DES SUJETS QUI DÉRANGENT

Quel sujet vous a dérangé, quel sujet vous dérange aujourd’hui et quel sujet vous dérangera demain. À travers le monde et le temps, de nombreux sujets ont gêné, fâché, bouleversé, outré, ou blessé. Ces derniers dont je parle sont des tabous. Ils sont souvent cachés soit par notre bienséance que nous inculque notre culture ou par notre propre peur, ce qui engendre de l’autocensure. Soit par la censure même, qui se charge de dissimuler certains sujets pour nous. Il y a toutes sortes de tabous (sexualité, corps, religion, racisme, inceste, pédocriminalité, etc.), qui sont oppressés par différentes censures (économique, religieuse, législative, et autocensure). Même si les tabous et la censure ont une forte corrélation, celles-ci ne sont pas forcément dépendantes l’une de l’autre et selon le contexte, un jeu subtil se fait entre les deux. Un tabou peut ne pas être censuré et un sujet censuré n’est pas forcément tabou. Par exemple, l’affaire Mila qui enflamma la toile du net, concernait une jeune fille qui insulta l’islam. Malgré le fait que le blasphème n’est pas interdit par la loi, elle fut punie par un tollé numérique allant jusqu’aux menaces de mort pour ses dires qui, aux yeux de la majorité des internautes, étaient tabous et inacceptables. Dans ces cas de figures, qui sont par ailleurs nombreux, on peut constater qu’aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, il n’est plus question de loi moralisatrice mais d’une morale publique.

L’OPINION PUBLIQUE

L’opinion publique sur Internet a désormais un énorme impact, car au-delà de revendiquer son positionnement, elle exige elle-même la censure d’un contenu si elle le juge inconvenable. Maintenant que les langues se délient et que les causes se multiplient, les combats dans la culture vont bon train et il est difficile pour beaucoup de créateurs de s’exprimer pleinement. Il est alors pour moi important de rappeler que les tabous d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier et ne seront pas forcément ceux de demain, car à chaque culture et époque, ses propres tabous. Mon projet consistera donc à déconstruire l’idée que l’on se fait de ses propres opinions. À se demander d’où viennent-ils et pourquoi les possède-t-on de manière ludique et immersive en comparant les mœurs de nos sociétés à travers le temps et l’histoire. Car finalement, tout est question de conditionnement.

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