Le cabaret, nouvelle scène ou héritage désuet ?

“Il s’agit de danser avec les hanches, de l’une sur l’autre, d’un pied sur l’autre et de sortir les fesses et de secouer les mains. On cache trop ses fesses depuis quelque temps : elles existent, les fesses. Je ne vois pas ce qu’on a à leur reprocher. Il est vrai qu’il y a des paires de fesses qui sont tellement bêtes, tellement prétentieuses, tellement insignifiantes. Elles sont tout juste bonnes pour s’asseoir dessus et encore… »

Joséphine Baker

Les jeunes artistes de la Belle Époque, qui se sentent attirés par le cabaret, peuvent aussi bien fréquenter une école de music-hall, puis pratiquer les variétés et ensuite seulement se produire dans un cabaret. Les artistes se reconnaissent dans ce que dégage le cabaret au même titre qu’ils se définissent ”touche à tout”. Auteur et acteur mais aussi clown ou mime, musicien, chanteur, aucun ne se restreint dans un seul carcan quand il s’agit de l’art du spectacle et plus particulièrement du cabaret. Et c’est bien cette spécificité qui séduit cette jeunesse artiste et libre, désireuse d’échapper à tout prix aux théâtres conventionnels et autres institutions bourgeoises.

Les nuances qui caractérisent chaque lieu, chaque genre de spectacle échappent souvent au plus grand nombre. Le cabaret n’est rien d’autre que le nom donné à l’un de ces lieux où l’on donne des spectacles divers et variés, pour les uns. Pour les autres, le mot proviendrait plutôt de l’ancien picard “cambrette” d’où il serait originaire, qui signifie “la petite chambre”. D’autres encore, mais ils sont une plus petite minorité, y voient plutôt une origine dans l’arabe khamârât. Dans tous les cas, le cabaret désigne un débit de boisson de bas étage. Au fil du temps et des expériences le cabaret devient autre chose. Bien au-delà qu’un simple lieu de débit de boisson. Bien au-delà qu’un simple mot pour définir quelque chose du spectacle que l’on peine à nommer concrètement.

De l’obscène au sublime : floraison de nouvelles formes d’art

Le cabaret dans sa folle histoire a puisé son inspiration dans différents domaines du spectacle vivant, pour donner naissance à un nouveau genre. Et le cabaret s’assume totalement dans sa différence, dans sa loufoquerie et dans son érotisme. Car oui, il est question d’érotisme. Sous des questionnements beaucoup plus actuels, mais érotisme tout de même. Notamment ceux de la pudeur, de la nudité et du fantasme. Des questionnements qui mènent vers de nouvelles formes d’art, qui sont de plus en plus mises en avant dans l’espace scénique.

Comment se construit l’esthétique du cabaret en Occident aujourd’hui ?

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