La place de l’animal à l’ère du numérique

Cécilia est devenue la première personne non humaine dotée de droits fondamentaux, Cécilia est une femelle chimpanzé. Ce jugement rendu en 2016 par le tribunal civil de Mendoza en Argentine est venu marquer un tournant dans l’histoire de la relation entre humains et animaux.

L’être humain et l’animal, une pluralité des relations et représentations

L’être humain et l’animal évoluent au sein de mêmes environnements depuis leur existence, et si l’Homo Sapiens a drastiquement évolué depuis le paléolithique il en va de même pour la relation qu’il entretient avec l’animal. Les formes que peuvent prendre cette relation sont aussi nombreuses qu’il y a de contextes culturels, allant du partage de l’environnement avec l’animal sauvage dans les provinces les plus reculées, comme celle de Qinghai en Chine, jusqu’à son utilisation comme modèle scientifique. Et sans oublier l’animal de compagnie qui ira jusqu’à être érigé au rang d’alter-ego pour l’Homme.

L’évolution de la relation entre être humain et animal s’exprime au travers des représentations qui ont pu être réalisées au travers des âges. L’animal est alors tantôt utilisé pour signifier la supériorité de l’humain vis-à-vis de l’animalité, tantôt pour essayer de le comprendre. L’approche d’un artiste diffère d’une œuvre à l’autre mais n’est jamais dénuée de toute intention, ni même de la symbolique derrière le choix de l’animal représenté.

Les cahiers de recherches de Pisanello sont par exemple le témoin d’une intention de mimétisme, il s’agissait de reproduire l’animal tel qu’il est réellement. En opposition à cette intention on pourrait alors par exemple mentionner les différentes représentations cynégétiques, dont l’âge d’or se situe au moyen âge, au travers de ces tableaux, illustrant l’art de la chasse, l’Homme assoit sa dominance sur une nature sauvage et puissante qu’il parvient à maîtriser.

La place de l’animal à l’ère du numérique

Dans un contexte où la technologie rend le contact à la représentation toujours plus immersif et proche de la réalité, la question du traitement qui est fait aux animaux n’est pas dénuée de sens. En observant par exemple l’univers de vidéoludique il est possible de constater un changement clair dans le traitement qui est fait à la faune numérique, passant de simple ressource dans des jeux comme la série des “Age of Empire”, à protagoniste d’autres comme “Endling: Extinction is Forever” au sein duquel le joueur incarne l’animal lui-même. Cette évolution du regard portée à l’animal, d’un rapport anthropocentrée, c’est à dire ne considérer l’animal que par le prisme humain, vers une vision zoocentrée, témoigne de l’intérêt grandissant de l’être humain pour l’animal et son bien-être. Le cercle d’inclusion morale de l’Homme semble s’étendre au fil des siècles, il paraît donc pertinent de s’interroger sur la vision et le rapport que les générations à venir pourront avoir avec l’animal.

Alors que les cirques remplacent leurs animaux par des hologrammes, les enfants n’adoptent plus des hamsters mais des tamagotchis, et que l’on observe sur les réseaux sociaux de plus en plus de mouvements en faveur de la cause animale et de sa préservation.

Quel sera l’animal de compagnie de demain ?

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