Les fesses, la lune, l’ami des fauteuils et le confident des coussins, le séant, l’arrière-train, le popotin, le cul, le derche, le boule…
De la poésie à la vulgarité, les termes et expressions utilisés pour décrire notre postérieur ont toujours été nombreux et variés. Quelle que soit l’appellation utilisée, elles suscitent depuis des siècles fascination et intérêt. Les représentations artistiques des fesses dans l’art et les variations culturelles de perception montrent une diversité de significations et d’interprétations.
Il convient de souligner dans un premier temps, que les fesses humaines diffèrent de celles des autres animaux. En effet, selon les études de l’anthropologue Yves Coppens, cela est dû au fait que la plupart des singes sont des quadrupèdes et n’ont pas, par voie de conséquence, le besoin de développer des muscles fessiers pour la marche bipède.
Dans les cultures occidentales, les fesses sont souvent associées à la sexualité et à l’obscénité. Cependant, dans d’autres cultures, elles peuvent être perçues comme un symbole de féminité, de fertilité ou d’attractivité, créant parfois des conflits entre différentes régions du monde. L’évolution de la représentation des fesses dans l’art diffère donc en fonction des contextes culturels, géographiques mais aussi des différences de genre. Les femmes sont souvent sexualisées ou représentées de manière fragile, tandis que les hommes sont souvent liés à des sujets humoristiques, provocateurs ou à des postures dures et viriles.
Peut-on faire disparaître les différences de genre à travers la représentation des fesses ?
Au fil du temps et des lieux, la perception des fesses a évolué. Aujourd’hui, la diversité des formes est de plus en plus acceptée et valorisée, favorisant une vision plus inclusive de la beauté, en particulier féminine.
Il est essentiel de remettre en question les représentations stéréotypées des fesses et de promouvoir une vision davantage diversifiée et inclusive du corps dans l’art. Cela nécessite de reconnaître les influences du regard masculin et des normes de genre, ainsi que de célébrer la complexité et l’authenticité des femmes. Le mouvement féministe, les pratiques culturelles telles que la danse, ainsi que les réseaux sociaux ont contribué à cette remise en question, à libérer les femmes et à leur permettre de se réapproprier de leur corps. L’art peut également jouer un rôle clé dans cette transformation en encourageant la diversité corporelle et en mettant en avant des perspectives alternatives.
Organiser une exposition de fesse soutenue par une association de défense des droits humains serait une façon ludique, originale et audacieuse de favoriser l’égalité entre les genres et de stimuler un dialogue constructif sur ces questions.
Comme le disait Léo Ferré : « Ton style, c’est ton cul ! »