Préjugés préjudiciables ; l’influence du langage sur la socialisation des hommes

Langage : faculté et actions comportementales

Le langage c’est cette faculté que tout être vivant possède. Qu’il soit vocal, gestuel ou symbolique. Il nous connecte aux autres et à nous-même. Son expression permet de rendre réels les éléments de la pensée, notamment humaine. Il constitue et accompagne notre quotidien et régit nos relations avec autrui. Rapprochée du concept de masculinité, c’est à dire ce qui se réfère « à l’ensemble des caractères spécifiques du genre masculin », la parole peut avoir une approche déterminante, notamment d’un point de vue psycho-social. Un homme a en effet tendance à parler fort, bien s’exprimer ou s’imposer par sa voix. Mais le paradigme du langage est bien plus profond. La société, par des termes, ou des stéréotypes sémantiques et verbalisés, va assouvir une forme de pression normative quant à la manière dont les hommes doivent se comporter. Le genre masculin est sujet à ce que grand nombre de personnes expriment comme un privilège. Les hommes sont forts, ils dirigent, dominent, effacent ou étouffent les femmes… Mais cette réalité est-elle nécessairement vraie ? D’où vient l’ensemble des caractéristiques, parfois dramatiquement rigides et dures, que possèdent une majorité d’hommes ? Je souhaitais aborder la question des inégalités de genre et du patriarcat en évoquant la notion controversée de la masculinité par le questionnement suivant : Quel est le rôle du langage dans la construction des jeunes garçons et de leurs évolutions à travers les âges ?

L’influence du langage sur la construction sociale masculine

Nous constatons que l’entièreté du monde dans lequel nous évoluons est fondée sur un ensemble de langages.
Tout ce à travers quoi nous évoluons est sémiologique. Les mots et les images ont et construisent du sens.C’est pourquoi, nous baignons dans un univers d’informations. Cette stimulation de signes, à des rythmes répétés, et depuis le plus jeune âge, marque les consciences. En effet, la parole possède un pouvoir édifiant. Cependant, cette dernière est bien souvent manipulée de la mauvaise manière, parfois inconsciemment. Les mots adressés aux enfants sont ceux traduits de croyances sociales. Par conséquent, ils aliènent en attribuant des caractéristiques ou en bridant le développement d’un individu. Cette pression sociale induite par un usage de la parole vient étouffer les jeunes garçons. Ces derniers doivent être la représentation même de l’archétype masculin hégémonique et doivent briller par leur courage, force physique et sang-froid. Néanmoins, toutes les masculinités ne s’y retrouvent pas. Beaucoup d’hommes se restreignent et cela mène à des conflits psycho-sociologiques identitaires.

Appropriation de la parole et libération identitaire

En revanche, si l’usage de la parole est repensé, par une éducation tournant autour d’une culture de l’échange et de la vérité, et si les hommes et les garçons sont amenés à être écoutés et entendus, alors s’approfondirait leur liberté individuelle. En effet, une réappropriation de la parole, par une affirmation de cette dernière, définirait une autre manière d’être humain, et d’être un homme. Aussi, cette réflexion amène à questionner la notion du genre. En réalité, à travers une idée du genre, ne cherchons nous pas à être reconnu en tant qu’individu avant d’être reconnu comme genre ? Si l’être humain déconstruit le genre, les hommes ne laisseraient plus les usages définir les valeurs sur lesquels ils reposent. Mais, ils auraient la liberté de définir d’abord les valeurs desquels découleraient leurs usages. Alors, s’inscriraient des changements sociaux conséquents menant aux bien être de chaque individus, quelles que soient leur genre.

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